Se encuentra este pasaje en el capítulo IX del Essai sur l'évolution des langues:
L’âge patriarcal que nous connaissons est bien loin du premier âge. L’Écriture compte dix générations de l’un à l’autre dans ces siècles où les hommes vivaient long-temps. Qu’ont-ils fait durant ces dix générations? nous n’en savons rien. Vivant épars et presque sans société, à peine parlaient-ils: comment pouvaient-ils écrire? et dans l’uniformité de leur vie isolée, quels évènemens nous auraient-ils transmis?
Adam parlait, Noé parlait; soit. Adam avait été instruit par Dieu même. En se divisant, les enfans de Noé abandonnèrent l’agriculture, et la langue commune périt avec la première société. Cela serait arrivé quand il n’y aurait jamais eu de tour de Babel. On a vu dans des îles désertes des solitaires oublier leur propre langue. Rarement, après plusieurs générations, des hommes hors de leur pays conservent leur premier langage, même ayant des travaux communs et vivant entre eux en société.
Épars dans ce vaste désert du monde, les hommes retombèrent dans la stupide barbarie où ils se seraient trouvés s’ils étaient nés de la terre. En suivant ces idées si naturelles, il est aisé de concilier l’autorité de l’Écriture avec les monumens antiques, et l’on n’est pas réduit à traiter de fables des traditions aussi anciennes que les peuples qui nous les ont transmises.
Dans cet état d’abrutissement il fallait vivre. Les plus actifs, les plus robustes, ceux qui allaient toujours en avant, ne pouvaient vivre que de fruits et de chasse: ils devinrent donc chasseurs, violens, sanguinaires; puis, avec le temps, guerriers, conquérans, usurpateurs. L’histoire a souillé ses monumens des crimes de ces premiers rois; la guerre et les conquêtes ne sont que des chasses d’hommes. Après les avoir conquis, il ne leur manquait que de les dévorer: c’est ce que leurs successeurs ont appris à faire.
Le plus grand nombre, moins actif et plus paisible, s’arrêta le plutôt qu’il put, assembla du bétail, l’apprivoisa, le rendit docile à la voix de l’homme, pour s’en nourrir; apprit à le garder, à le multiplier; et ainsi commença la vie pastorale.
L’industrie humaine s’étend avec les besoins qui la font naître. Des trois manières de vivre possibles à l’homme, savoir la chasse, le soin des troupeaux, et l’agriculture, la première exerce le corps à la force, à l’adresse, à la course; l’ame au courage, à la ruse: elle endurcit l’homme et le rend féroce. Le pays des chasseurs n’est pas long-temps celui de la chasse[xvi]. Il faut poursuivre au loin le gibier, de là l’équitation. Il faut atteindre le même gibier qui fuit; de là les armes légères, la fronde, la flèche, le javelot. L’art pastoral, père du repos et des passions oiseuses, est celui qui se suffit le plus à lui-même. Il fournit à l’homme, presque sans peine, la vie et le vêtement; il lui fournit même sa demeure. Les tentes des premiers bergers étaient faites de peaux de bêtes: le toit de l’arche et du tabernacle de Moïse n’était pas d’une autre étoffe. A l’égard de l’agriculture, plus lente à naître, elle tient à tous les arts; elle amène la propriété, le gouvernement, les lois, et par degré la misère et les crimes, inséparables pour notre espèce de la science du bien et du mal. Aussi les Grecs ne regardaient-ils pas seulement Triptolème comme l’inventeur d’un art utile, mais comme un instituteur et un sage, duquel ils tenaient leur première discipline et leurs premières lois. Au contraire, Moïse semble porter un jugement d’improbation sur l’agriculture, en lui donnant un méchant pour inventeur, et faisant rejeter de Dieu ses offrandes. On dirait que le premier laboureur annonçait dans son caractère les mauvais effets de son art. L’auteur de la Genèse avait vu plus loin qu’Hérodote.
A la division précédente se rapportent les trois états de l’homme considéré par rapport à la société. Le sauvage est chasseur, le barbare est berger, l’homme civil est laboureur.
La teoría de la evolución social de Rousseau es en este punto semejante a la de Vico, podríamos llamarla protoevolucionismo. Liga la construcción de un mundo humano al desarrollo de formas sociales. Los primeros hombres son bestias en su comportamiento y en sus capacidades; es el desarrollo social y la comunicación lo que los humanizan. Rousseau concilia la narración del Génesis con una teoría naturalista del origen de los hombres (por ejemplo la que se halla en Lucrecio) suponiendo que tras la creación sigue una degeneración, y que las sociedades humanas han de evolucionar a partir de cero, a partir de ese estado degenerado y comparable a las bestias (los cíclopes también aparecen en su exposición, como en la de Vico). Como en Vico, la familia es la primera institución, ligada a un modo de producción, y es el desarrollo de la propiedad privada del ganado primero, y de la tierra después, la que lleva a desarrollar instituciones sociales.
Un protoevolucionismo comparable aparece en Polibio. La evolución no se inventó en un día; y ateniéndonos los mitos del Edén y la Edad de Oro parece haber existido siempre la consciencia de que la sociedad humana no es estable, sino evolutiva, que el mundo humano no viene dado sino que ha habido que construirlo y desarrollarlo en mayor o menor medida, y que el género humano procede de la naturaleza, suponiendo su desarrollo social una alteración cualitativa del orden natural original. También ese orden se presenta no como algo eterno, sino como el producto de fuerzas primigenias que dieron forma al mundo tal como hoy en día lo conocemos. ¿Se necesita más, para poder hablar del principio de una consciencia evolutiva?
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En el capítulo X del Essai sur l'Origine des Langues, un pequeño anticipo de la selección natural darwiniana:
Quoique l’homme s’accoutume aux intempéries de l’air, au froid, au malaise, même à la faim, il y a pourtant un point où la nature succombe: en proie à ces cruelles épreuves, tout ce qui est débile périt; tout le reste se renforce; et il n’y a point de milieu entre la vigueur et la mort. Voilà d’où vient que les peuples septentrionaux sont si robustes: ce n’est pas d’abord le climat qui les a rendus tels; mais il n’a souffert que ceux qui l’étaient, et il n’est pas étonnant que les enfans gardent la bonne constitution de leur pères.
Obsérvese en el razonamiento no sólo una "supervivencia del más apto", sino una formación espontánea de variedades divergentes de hombres, por la supervivencia selectiva de quienes tienen características especiales: es decir, una selección natural como agente de la diversidad, en este caso en el género humano. El clima aparece aquí como el agente modelador de la biología, dada la distribución de la especie humana por lugares donde no se ha originado. Por cierto, Rousseau da por seguro, y no sólo por tradición bíblica, que la especie humana se ha originado en un clima cálido; también allí su intuición es acertada.
Y una pequeña ambivalencia. Al final del capítulo I, distingue Rousseau acertadamente entre el lenguaje simbólico humano y los lenguajes instintivos de los animales:
La langue de convention n’appartient qu’à l’homme. Voilà pourquoi l’homme fait des progrès soit en bien soit en mal, et pourquoi les animaux n’en font point.
Allí es la capacidad lingüística la que parece ser fuente de la evolución de la sociedad. Ahora bien, en otros lugares del ensayo presenta la lengua como un efecto, ya sea de la naturaleza de los hombres o de sus relaciones sociales o del clima; y es este efecto del uso sobre la lengua el que nos dice inspiró el ensayo, a partir de este pasaje de las Remarques sur la grammaire générale et raisonnée de Duclos:
Ce serait la matière d’un examen assez philosophique, que d’observer dans le fait, et de montrer par des exemples, combien le caractère, les mœurs et les intérêts d’un peuple influent sur sa langue.
La lengua a la vez como agente de la evolución humana y como producto de la misma; la humanidad, producto y agente a la vez de sus relaciones con el medio, con la producción y sistemas de propiedad, y con las estructuras sociales que hacen la lengua y son hechas por ella. Puede haber perspectivas más desacertadas que la de Rousseau, a este respecto.
Un protoevolucionismo comparable aparece en Polibio. La evolución no se inventó en un día; y ateniéndonos los mitos del Edén y la Edad de Oro parece haber existido siempre la consciencia de que la sociedad humana no es estable, sino evolutiva, que el mundo humano no viene dado sino que ha habido que construirlo y desarrollarlo en mayor o menor medida, y que el género humano procede de la naturaleza, suponiendo su desarrollo social una alteración cualitativa del orden natural original. También ese orden se presenta no como algo eterno, sino como el producto de fuerzas primigenias que dieron forma al mundo tal como hoy en día lo conocemos. ¿Se necesita más, para poder hablar del principio de una consciencia evolutiva?
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En el capítulo X del Essai sur l'Origine des Langues, un pequeño anticipo de la selección natural darwiniana:
Quoique l’homme s’accoutume aux intempéries de l’air, au froid, au malaise, même à la faim, il y a pourtant un point où la nature succombe: en proie à ces cruelles épreuves, tout ce qui est débile périt; tout le reste se renforce; et il n’y a point de milieu entre la vigueur et la mort. Voilà d’où vient que les peuples septentrionaux sont si robustes: ce n’est pas d’abord le climat qui les a rendus tels; mais il n’a souffert que ceux qui l’étaient, et il n’est pas étonnant que les enfans gardent la bonne constitution de leur pères.
Obsérvese en el razonamiento no sólo una "supervivencia del más apto", sino una formación espontánea de variedades divergentes de hombres, por la supervivencia selectiva de quienes tienen características especiales: es decir, una selección natural como agente de la diversidad, en este caso en el género humano. El clima aparece aquí como el agente modelador de la biología, dada la distribución de la especie humana por lugares donde no se ha originado. Por cierto, Rousseau da por seguro, y no sólo por tradición bíblica, que la especie humana se ha originado en un clima cálido; también allí su intuición es acertada.
Y una pequeña ambivalencia. Al final del capítulo I, distingue Rousseau acertadamente entre el lenguaje simbólico humano y los lenguajes instintivos de los animales:
La langue de convention n’appartient qu’à l’homme. Voilà pourquoi l’homme fait des progrès soit en bien soit en mal, et pourquoi les animaux n’en font point.
Allí es la capacidad lingüística la que parece ser fuente de la evolución de la sociedad. Ahora bien, en otros lugares del ensayo presenta la lengua como un efecto, ya sea de la naturaleza de los hombres o de sus relaciones sociales o del clima; y es este efecto del uso sobre la lengua el que nos dice inspiró el ensayo, a partir de este pasaje de las Remarques sur la grammaire générale et raisonnée de Duclos:
Ce serait la matière d’un examen assez philosophique, que d’observer dans le fait, et de montrer par des exemples, combien le caractère, les mœurs et les intérêts d’un peuple influent sur sa langue.
La lengua a la vez como agente de la evolución humana y como producto de la misma; la humanidad, producto y agente a la vez de sus relaciones con el medio, con la producción y sistemas de propiedad, y con las estructuras sociales que hacen la lengua y son hechas por ella. Puede haber perspectivas más desacertadas que la de Rousseau, a este respecto.
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